8/9 - Joie, rage et pieds de biche

Louve, 27 ans, Bretagne.

Je suis paysanne et le manque d'eau me stresse viscéralement. Je lutte contre l'accaparement et la pollution de l'eau. Contre la capitalisation du monde, des ressources, du vivant, des gens. Je suis dans des collectifs. Je m'informe énormément. J'en parle beaucoup autour de moi. Je fais des actions. Je carbure à la joie dans la lutte, aux petites victoires. À l'injustice aussi.
Je sensibilise pas mal mon entourage par des discussions, du quotidien. C'est vraiment une chance de pouvoir leur faire toucher du doigt ce genre de résistance. Si c'était une inconnue qui leur racontait tout ça, ils ne l'écouteraient pas.
Je suis très en colère, très révoltée. Pour l'instant, je fais du tag et de la petite détérioration de matériel. Je n'ai pas encore trouvé les personnes avec qui aller plus loin. Je ne prends pas de risque pour ma vie, mais aujourd'hui c'est pas compliqué de se faire enfermer d'une façon ou d'une autre... d'aller en prison. J'ai un enfant en bas âge et mon compagnon est présent si jamais je dois être absente.
Pour résister, je dirais qu'il faut de la joie, de la rage et des pieds de biche !
Un truc auquel je ne résiste pas ? Le climat anxiogène mis en place par la société.